Concernant la grand-voile, le dispositif précédent de bêleur associé à la prise de ris automatique présentait à mon goût l’inconvénient de multiplier poulies, renvoi, cordage et autres sources de méli-mélo susceptibles de coinçures sac de nouilles et autres joyeusetés agaçantes. (voir article précédent ici)
Sur mon bateau je suis un ardent défenseur du « clic ». C’est à dire que chaque fois que cela est possible, je remplace les noeuds, les manilles et autres dispositifs de fixation par un mousqueton.
Donc voici les innovations foireuses que je soumets à vos réflexions :
Note : Tout cet accastillage de pointe est réalisé en ayant recours à diverses ressources issues de plusieurs caisses de « ça peut servir ». Il est évident que la mise en production dans la future usine actuellement en construction en Corée de l’Ouest fera appel à des matériaux composites de qualité supérieure (en lien avec la NASA et la fabrique d’accordéons de Tulle en Corrèze).
Pour commencer, disons que je m’étais juré de garder un bateau simplifié au maximum, un mat, une voile et basta…
Il est loin le temps où pour gréer mon Fireball je mettais des plombes pour passer le filin rouge dans le taquet rouge, le barber hauler bleu dans le filoir bleu (clic clic…) et tout le saint frusquin sensé me faire atteindre des vitesses vertigineuses… Ah ! c’est sur ça réglait tout, de partout, en long en large, en travers et même dans l’autre sens…tu parles …
Donc autre temps, autre philosophie… hélas les bonnes résolutions n’ont qu’un temps.
Tout est parti d’une formule lancée par je ne sais plus qui et qui a résonné à mes oreilles : « de la toile, encore de la toile, toujours de la toile » ! On était au lac du Der, sur le ponton, tous les plus beaux bateaux amarrés sagement et voilà que ce slogan a sournoisement fait tilt dans mon esprit malade.
Balayant mes sages décisions, j’allais moi aussi envoyer de la toile devant sur le Skerry !
Des Skerry avec une voilure complexe on en connait. Celui qui détenait le pompon en son temps, du côté des étangs des Landes c’était la Mariette et puis il y a Naïma que l’on a revu à Pareloup cet été.
Jérôme s’était contenté d’un foc sur Méaban et c’était déjà pas mal !
Donc retour à la maison et la cogitation commence. Au début je pensais plutôt à un gennaker, une voile de portant mais, que l’on peut garder jusqu’au travers, voire plus, si la voile est plutôt plate.
Premier problème à résoudre : le bout dehors, indispensable pour ce bateau. Ça tombe bien, il reste un beau mat en carbone de planche à voile. Question (comme la barbe du Capitaine Haddock) en dessus ou en dessous ? C’est à dire au ras du pontage avant en perçant l’étrave pour un modèle télescopique ou en dessus, posé sur l’étrave ?
Plutôt favorable à la première solution c’est finalement la deuxième que j’adopte, le bateau ne sera pas percé sur l’avant, du moins pour l’instant, on pourra toujours revenir en arrière plus tard.
Premier point : le bout dehors
Et voilà ce que ça donne au niveau des fixations du bout dehors en sachant qu’il doit être démontable.
Deuxième point : les voiles :
Donc au départ je pensais à une seule voile de type gennaker. Première idée, la confectionner en utilisant le logiciel SaiCut. J’avais déjà testé et cousu un petit spi pour mon kayak. Gérard Delorme me communique les côtes de la voile qu’il a réalisé pour son Skerry raid.
Entre temps, je tombe sur une annonce sur le Bon Coin pour un spi asymétrique de Laser Vago et coup de bol, il se trouve en banlieue lyonnaise.
Je récupère cette voile et la retaille : résultat, ça peut le faire mais, c’est bien un spi ! Pas question de l’utiliser comme gennaker !
Je prends alors la décision de rajouter un foc et de le faire tailler par un voilier. Dans mon coin, des voilieries il n’y en pas des masses, j’avais autrefois fait tailler un génois chez un voilier à Aix les Bains. dans ces conditions, je je décide d’explorer les possibilités qu’offre le net.
J’avais déjà repéré la voilerie Horizon sails qui propose (entre autre) des voiles traditionnelles. Leur outil pour la prise de cotes me semble pas trop mal fichu. Vérification faite, cette voilerie se situe en Pologne, bon c’est l’Europe ! Après avoir pris mes dimensions, je commande.
Pour une fois, je vais faire un peu de pub : relation client parfaite, les échanges de mails se font en bon français, à plusieurs reprises ils me contactent pour des précisions. Ensuite les délais sont courts une petite quinzaine de jours après je reçois la voile. Et là : franchement, je suis épaté par la qualité du travail et des finitions : nickel !
Donc je monte la voile sur emmagasineur et voilà le Skerry équipé avec de la toile devant !
Reste plus qu’à tester tout ça !
Il demeure néanmoins des questions en suspens : faut-il rajouter une sous barbe pour conforter le bout dehors ? Par ailleurs, j’ai utilisé du chanvre de manille pour les écoutes, bras et drisses. Je pensais que c’était meilleur que le chanvre que j’utilisais jusqu’alors mais si cela semble robuste c’est un peu rustique !
Le Skerry est un joli petit bateau que j’apprécie énormément pour sa légèreté et sa facilité de mise en œuvre. Le chariot de mise à l’eau qui se glisse ensuite dans le bateau (système breveté Jérome) permet une manœuvre aisée et sans gros effort physique pour gagner l’élément liquide.
Le seul problème de ce bateau c’est qu’il a été conçu par un type qui semble avoir totalement oublié qu’il fallait installer un équipage à l’intérieur ! Autrement dit, démerde-toi pour te caser dans le bateau ! Rien n’est prévu pour assurer un minimum de confort ergonomique.
J’ai donc procédé à quelques aménagements : des bancs pour le barreur, découpés pour permettre de les relever et s’assoir au fond tout en maintenant les avirons à poste sur le plat bord.
Dernier aménagement pour répondre aux doléances de mon équipière : un banc élargi qui offre un minimum de confort pour s’assoir et qui crée un espace de stockage pour le mouillage et les roues de la mise à l’eau.
Je vais tester letimon scandinave pour le Skerry. L’idée c’est de pouvoir barrer assis face à la route. J’ai donc rajouté également un petit banc posé entre les deux bancs latéraux. A voir donc. Je garde la barre franche au fond du bateau en cas de problème…